La Playstation Classic Mini en bibliothèque

Si la Playstation est sortie en décembre 1994 au Japon, il a fallu attendre 1 an supplémentaire pour la voir débarquer officiellement en France et en Europe. A l’intérieur de cette boîte grise se cachait un système qui allait révolutionner le monde du jeu vidéo de l’époque, un système permettant de jouer à des jeux en 3D et d’afficher des images vidéo dépassant ce qui se faisait alors et détrônant, par la même, toute concurrence.

Surfant sur la vague nostalgique initiée par Nintendo avec ses consoles Mini, Sony a décidé de sortir en décembre 2018 une version mini de sa console. Voyons un peu ce qu’il est en est et si cela vaut le coup en médiathèque.

LA CONSOLE

Sony a bien compris que ce qui a fait la réussite des 2 précédentes consoles Nintendo, c’est bien leur design identique aux matériel d’origine. C’est ainsi que l’on retrouve un mini modèle de la première version européenne de la console (celle où les boutons Power, Open et Reset étaient écrits en toute lettres). Le couvercle quant à lui ne s’ouvre pas. En revanche, on peut aisément distinguer les 2 ports de carte mémoire à l’avant ainsi que l’emplacement du port parallèle à l’arrière. Les ports manettes ont été remplacés par des ports USB tout en gardant l’embout fidèle d’origine qui rend l’ensemble du plus bel effet, d’autant que les 2 manettes fournies sont de la taille d’origine et dispose d’un câble suffisamment long pour ne pas être collé à son téléviseur !

Côté branchement, tout comme ses consoeurs, on retrouve un port HDMI et un port micro USB à l’arrière. Evidemment, il faudra trouver un adaptateur secteur USB pour que la console puisse s’allumer. Si celle-ci est configurée pour du 5V que l’on retrouve normalement sur les ports USB des téléviseurs, j’ai personnellement fait la désagréable expérience de ne pas pouvoir la faire fonctionner par ce biais direct contrairement aux consoles Nintendo.

L’INTERFACE

L’interface est sobre, les jaquettes des jeux sont affichées dans un cercle en perspective, une manière de rappeler l’effet de la 3D, le tout sur fond bleu sans musique d’accompagnement.

Pour chaque titre, on retrouve évidemment le nom de l’éditeur, sa date de sortie et le nombre de joueurs. Chaque jeu dispose d’un sous-menu proposant la reprise du jeu (si toutefois l’arrêt s’est fait via un retour au menu), l’accès à la carte mémoire du jeu (puisque chacun embarque la possibilité de sauvegarder sa partie), ainsi qu’un guide d’utilisation du système qui s’avère être un QR Code renvoyant vers la page suivante : https://www.playstation.com/fr-fr/get-help/help-library/system—hardware/general-information/playstation-classic-support/, laquelle permet de retrouver le mode d’emploi de la console mais également des jeux.

Evidemment, les informations de licence et de droits d’utilisation sont présentes mais plutôt que de tout recopier, Sony renvoie vers un lien sur son site web.

Côté bouton de la machine, il faut une fois encore se faire à l’idée que le bouton Reset sert à revenir au menu tout en sauvegardant sa progression (attention, une seule sauvegarde possible mais celle-ci peut être complétée par la carte mémoire intégrée), quant au bouton Open, il n’est fonctionnel que sur les jeux à multiples CD, Final Fantasy VII notamment.

Et pour terminer sur une note musicale, la console démarre sur le logo Sony sur fond blanc avant d’afficher le menu. Ce n’est que lors du lancement d’un jeu que le logo Playstation fait son apparition. Une transition directe abandonnée qui ne plaira sans doute pas aux puristes.

LES JEUX

Si son nom évoque de très nombreux titres exceptionnels, la Playstation Classic Mini n’embarque avec elle qu’une vingtaine de jeux. Une sélection qui s’avère assez décevante même si Sony a tenté de la combler par des titres phares tels que Final Fantasy VII, Metal Gear Solid ou encore Tekken 3. Mais personne n’est dupe et tout site traitant de cette console le pointe du doigt : cela n’est pas suffisant pour pallier, non seulement aux manques, mais aussi aux jeux de piètre qualité qui ne servent ici qu’à remplir une sélection comme Super Puzzle Fighter II (bien évidemment, c’est purement subjectif).

Autre gros bémol de cette sélection qui nous empêche de sauter au plafond : tous les titres sont issus du marché américain et sont donc proposés en anglais uniquement (à l’exception de Grand Theft Auto qui proposait initialement le choix de la langue)

Titre Editeur Année Genre Joueurs
Battle Arena Toshinden Takara Co. 1995 Combat 2
Cool Boarders 2 UEP Systems 1998 Sport 2
Destruction Derby Sony Interactive Entertainment 1995 Course 1
Final Fantasy VII Square Enix 1997 RPG 1
Grand Theft Auto Rockstar Games 1997 Action 1
Intelligent Qube (Kurushi) Sony IE 1997 Puzzle 2
Jumping Flash Sony IE 1995 FPS 1
Metal Gear Solid Konami 1998 Action 1
Mr Driller Bandai Namco 1999 Puzzle 1
Oddworld : L’Odyssée d’Abe Oddworld Inhabitants 1997 Plate-formes 1
Revelations : Persona Atlus U.S.A. 1996 RPG 1
Rainbow Six Ubisoft 2000 FPS 1
Rayman Ubisoft 1995 Plate-formes 1
Resident Evil Director’s Cut Capcom 1997 Action 1
Ridge Racer Type 4 Bandai Namco 1998 Course 2
Super Puzzle Fighter II Turbo Capcom 1996 Puzzle 2
Syphon Filter Sony IE 1999 Action 1
Tekken 3 Bandai Namco 1997 Combat 2
Twisted Metal Sony IE 1995 Course 1
Wild Arms Sony IE 1998 RPG 1
LA PS CLASSIC MINI EN BIB

Enthousiasmé par la NES Classic Mini, beaucoup moins par la SNES et tandis que d’autres consoles mini ont vu le jour depuis (C64, Neo Geo ou encore MegaDrive – qui n’est ni plus ni moins que la dernière version proposée par ATGames mais qui arbore cette fois (enfin !) la tenue d’origine de la console), on se demande si cette Playstation mérite de figurer parmi nos collections. Et bien….

Ses points forts :

  • Elle est une représentation fidèle du modèle d’origine qui saura interpeller les usagers les plus anciens.
  • Elle peut se brancher sur n’importe quel téléviseur ou vidéo-projecteur doté d’une prise HDMI.
  • Sa simplicité d’utilisation et son autonomie totale en public
  • La console d’origine se fait rare et fragile et n’est plus disponible que dans de petites boutiques ou chez des particuliers (donc difficile à acquérir en bibliothèque)
  • Ses manettes à fil rassureront certains bibliothécaires
  • Elle permet de proposer une première approche du jeu rétro
  • Les jeux ont une vrai difficulté tandis que d’autres posent les bases de leur genre
  • Le double système de sauvegarde (ou pas)
  • Parce que Final Fantasy VII, Grand Theft Auto, Metal Gear Solid, Oddworld, Rayman, Resident Evil ou encore Tekken sont des valeurs sûres !

Ses points faibles

  • Son prix, trop cher pour ce qu’elle propose, d’autant que son modèle d’origine peut encore se trouver à bien moindre frais. EDIT : il semblerait que celui-ci soit tombé à 60€, ce qui la rend nettement plus abordable et juste.
  • Sa ludothèque : 20 jeux qui n’ont rien d’exclusifs, qui sont uniquement en anglais, dont certains très bavards, et parmi lesquels on pointe des absences notables (Gran Turismo, Crash Bandicoot, Medievil, Tomb Raider, etc.) du fait de leur remastérisation récente et à venir
  • La pauvreté de son offre multi-joueurs : 6 jeux sur 20, cela valait-il vraiment une 2e manette ?
  • Le double système de sauvegarde, ou pas ! (oui, la répétition de ce point est voulu)
  • La qualité visuelle de certains titres laisse clairement à désirer tant la 3D polygonale vieillit mal
PROPOSER DES ANIMATIONS

Que peut-on faire avec les jeux de la Playstation Classic Mini ? A la fois tellement de choses et si peu…

Pour ceux qui ont déjà mis en service les consoles Nintendo Mini, on pourra poursuivre l’aventure Final Fantasy avec le 7e opus qui, il faut le reconnaître, fonctionne toujours aussi bien, que ce soit en terme de récit qu’en terme de graphisme ou de gameplay (évidemment ce n’est absolument pas objectif).

Mais il faut rappeler que ces jeux sont non seulement disponibles sur le PSN, mais qu’en plus, pour peu qu’on dispose des CD d’origine, on peut y jouer à partir d’une PS3 (car oui : si les jeux de PS2 n’ont tourné que sur quelques modèles de PS3, les galettes PS1 ont toujours très bien fonctionné, même s’il vaut mieux avoir un écran adapté). Donc certes, il y a toujours un aspect historique, notamment sur l’arrivée de la 3D, mais au-delà de ça ? Et bien force est de constater qu’il n’y a pas grand chose de viable en fait.

Et si la sélection de Sony ne nous permet pas de renouveler notre catalogue d’animations, voyons tout de même ce que l’ont peut en tirer :

  • Faire le meilleur score (Cool Boarders 2, Destruction Derby, Intelligent Qube, Ridge Racer Type 4, Super Puzzle Fighter II Turbo, Twisted Metal…)
  • Aller le plus loin possible (Battle Arena Toshinden, Resident Evil, Super Puzzle Fighter …)
  • S’affronter (Battle Arena Toshinden, Cool Boarders 2, Intelligent Qube, Ridge Racer, Super Puzzle Fighter, Tekken 3…)
  • Progresser en coopération solo (Final Fantasy VII, Grand Theft Auto, Metal Gear Solid, Oddworld, Rayman, Resident Evil, Wild Arms…)

Encore une fois, cette liste de propositions n’est pas exhaustive et si d’autres idées d’animations vous venaient à l’esprit, nous serions ravis de les intégrer.

ACHETER LA CONSOLE EN MEDIATHEQUE : NOS CONSEILS

La console est vendue avec tous les câbles et accessoires nécessaires pour une utilisation en totale autonomie. Les câbles HDMI et USB sont de taille habituelle et ceux des manettes permettent le recul nécessaire pour jouer sans se brûler les rétines. Pas besoin de rallonges supplémentaires mais nous ne saurons trop vous recommander d’investir dans un adaptateur secteur USB pour alimenter la console directement depuis une prise de courant.

La console ayant également une 2e manette incluse, pas besoin d’investir un supplément pour cela. D’autant qu’il s’agit de modèles officiels qui n’avaient encore jamais vu le jour et qui, selon certaines sources glanées sur Internet, peuvent fonctionner sur PC.

Il existe désormais des sacoches de transport qui permettent de ranger facilement ces nouveaux formats de console rétro et qui seraient sans doute bien utile si vous décidez de passer la console en prêt. Sans cela, elle peut rester dans sa boîte qui ne prend guère de place.

En fait, pas besoin d’investir plus que le prix de la console, soit environ 100 € 60 € maximum.

CONCLUSION

On en attendait beaucoup au moment de son annonce, on en attendait davantage après la révélation des 5 premiers jeux, au final, nous ne parlerons pas de déception puisque certains titres sont fascinants à (re)découvrir mais il reste un léger sentiment de déception face à ce qui fut, à son époque, une révolution de l’industrie toute entière.

Très honnêtement, pour les médiathèques en marché avec un vendeur local capable de proposer du rétro-gaming, il vaut sans doute mieux investir quelques euros de plus dans les jeux en boîte d’origine, fonctionnels sur PS3 et qui sauront davantage satisfaire vos usagers (d’autant qu’ils seront proposés en français.) Pour les autres, investissez si vous le pouvez dans des cartes prépayés et faites-vous une collection directement via le PSN.

RESSOURCES

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