Final fantasy, les créatures de l’esprit

En 2065, la plus grande confusion règne sur notre planète. Seuls les plus résistants des humains vivent encore dans un univers de désolation dominé par l’ennemi absolu : de mystérieux fantômes qui se nourrissent en extrayant l’énergie de toute forme de vie terrestre. Le futur de notre espèce repose sur le courage et la volonté de quelques-uns. Déjouant les complots, évitant les pièges, ils doivent reconquérir la Terre en usant de toutes les magies. Deux clans s’opposent sur la manière la plus efficace d’éliminer les spectres : les premiers, commandés par un général belliqueux, souhaitent utiliser une arme de destruction totale ; les autres, conduits par le docteur Aki Ross, s’engagent dans une voie difficile : la reconstitution d’un rythme spirituel qui devrait chasser les fantômes et protéger les êtres vivants. L’aventure est risquée, mais ils n’ont plus rien à perdre.

Sorti en 2001, Final Fantasy : Les Créatures de l’esprit est un film réalisé par Hironobu Sakaguchi, le créateur même de la saga Final Fantasy (initiée sur NES en 1987). Techniquement précurseur, le film est entièrement réalisé en images de synthèse, usant de la motion capture afin de modéliser les personnages par ordinateur dans une qualité qui se veut la plus réaliste possible pour l’époque. Pari réussi, bien que l’on sente tout de même son aspect très graphique. L’une des prouesses toutefois reste la modélisation des quelques 60.000 cheveux d’Aki sur chaque image !

Malheureusement le succès du film ne fut pas au rendez-vous, trop éloigné de l’univers de la saga pour les fans. En effet, contrairement aux jeux, le film se déroule sur la Terre, dans un futur lointain, et oppose les héros à des fantômes extraterrestres. Pourtant, force est de constater que l’histoire se déroule de la même manière que les jeux : le personnage principal, solitaire, se lance dans une quête personnelle avant d’être entouré par une équipe de soldats et devoir sauver le monde de la destruction; l’apparition des fantômes, surgissant soudainement des murs et du sol, rappelle incontestablement l’apparition aléatoire des combats lorsque l’on évolue dans le jeu; l’ennemi humain souhaite sauver le monde pour mieux le conquérir grâce à un pouvoir surpuissant, ici un canon laser, mais ses actes font plus de mal que de bien; l’armement des personnages évolue au fil de l’aventure, de même que l’accès à des véhicules leur permettant de se déplacer plus rapidement; enfin le dénouement met en scène (attention spoiler) Gaïa, l’esprit de la planète, qui va repousser le mal qui sévit sur la planète.

Mais derrière ces aspects scénaristiques, le joueur ne s’y retrouve pas et Final Fantasy : Les Créatures de l’esprit devient un objet en marge de la série qui a bien failli conduire Square à sa perte. Il se laisse toutefois regarder comme un bon film de SF inspiré de l’univers d’une des plus anciennes et emblématiques sagas du jeu vidéo.