Et si les écrans nous soignaient ? Psychanalyse des jeux vidéo et autres plaisirs numériques

A PROPOS
Auteur : Michael Stora
Editeur : ERES
Collection : Cybercultures
Sortie : 2018
Edition originale : Guérir par le virtuel : une nouvelle approche thérapeutique, Presses de la Renaissance, 2005.
Genre : Documentaire, Essai, Témoignage
Nombre de tome : 1
Public : adulte
ISBN :   978-2749258386
RÉSUMÉ

Une nouvelle génération qui pense en images est née. Cette génération digitale peut vivre le meilleur comme le pire avec sa main, métaphore du moi.

J’en ai évoqué le meilleur, c’est-à-dire tout ce qui a trait aux modes d’accès au savoir, aux modes d’être, de pensée et de langage, aux modes relationnels et aux compétences aussi. Mais cette génération peut aussi connaître le pire des usages toxiques. Je ne suis pas assez naïf pour le nier.

La voie de l’avenir me semble être à mi-chemin entre la surexcitation face à tout ce que la main peut entreprendre dans le virtuel et le rejet massif des mondes numériques. J’ai choisi l’enthousiasme parce que je suis confiant dans les ressources humaines pour approvoiser un outil encore sauvageon, et pourquoi pas, empoisonné, dont je cherche pourtant comme psychanalyste à explorer les usages thérapeutiques.

Je reste chercheur tout en estimant d’expérience que le virtuel est un outil plein de richesses pour panser des blessures. J’ai surtout voulu montrer que les mondes numériques peuvent réellement aider les enfants à grandir et les adultes à retrouver l’enfant qui est en eux, à cheval entre illusions nécessaires et désillusions constitutives.

Michael Stora

AVIS
Nicolas PERISSE – Jeuxvidéothèque :

Est-il besoin de présenter Michael Stora, Psychologue et psychanalyste, fondateur de l’OMNSH et passionné de jeux vidéo au point de les utiliser dans son travail au quotidien comme bon nombre de ses confrères ?

A travers cet ouvrage, une réédition de Guérir par le virtuel écrit en 2005, il revient sur son amour pour les écrans et le numériques, ce qu’ils offrent à chacun. Michael Stora tente avant tout de dédiaboliser ce qui est, encore aujourd’hui, considéré comme l’un des maux attractif et débilitant de la société : ces écrans qui nous entourent, tout en restant conscient des dérives engendrés par une utilisation intensive. Mais loin de les considérer comme une cause, il les voit comme une conséquence, un révélateur d’une souffrance beaucoup plus profonde, transformant ainsi lui-même son utilisateur en écran pour le psychanalyste.

On pourrait toutefois reprocher à cette réédition d’être restée dépassée, notamment son chapitre sur les chats et blogs qui ne sont plus tellement dans l’air du temps. Si ceux-ci se sont transformés (et l’on peut aisément faire des liens au fil de la lecture) avec l’émergence des réseaux sociaux, ils ont entraîné de nouvelles façons d’être, d’apparaître et de communiquer, entre publications éphémères intimes et vidéos mises en scène vues par des milliers de gens, ils ont apporté leur lot de satisfactions et de dérives qu’il aurait été intéressant de voir apparaître ici.

Néanmoins, je pense que cet ouvrage reste parmi les essentiels sur lesquels s’appuyer pour défendre les jeux vidéo et les écrans qui ont encore bien du mal à trouver leur place en bibliothèque. Il pourra vous apporter quelques arguments forts ou vous conforter dans votre idée que tout n’est pas nocif et que le problème n’est pas tant ce qu’il y a sur l’écran mais derrière la manette…

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