Des Pixels à Hollywood

A PROPOS
 Pixels_Hollywood Auteur : Alexis Blanchet
Editeur : Pix’N Love Editions
Sortie : 2010
Genre : Documentaire
Nombre de tome : 1
Public : adulte
ISBN : 978-2918272113 (1ère édition)
RÉSUMÉ
À l’automne 1976, Warner Communications Inc., le conglomérat géant des médias et des industries du divertissement, rachète Atari, une petite entreprise spécialisée dans une nouvelle forme de loisir, le jeu vidéo. En quelques années, Atari représente 30 % du chiffre d’affaires global de Warner Communications…Emblématique des relations entre Hollywood et les jeux vidéo, cet événement industriel n’est pourtant qu’une des très nombreuses manifestations de l’intérêt réciproque que se portent ces deux domaines majeurs du divertissement de masse.

Adaptation, inspiration, pastiche, plagiat, critique… Les échanges entre cinéma et jeu vidéo ont pris des formes variées et parfois étonnantes.

Des années 1970 à aujourd’hui, Des Pixels à Hollywood retrace l’histoire commune du cinéma et des jeux vidéo, à la fois concurrents et partenaires dans leur conquête du public. Une histoire économique et culturelle qui montre comment ces domaines du spectacle et de l’imaginaire ont profondément modifié le fonctionnement des industries du loisir et les processus de production des fictions contemporaines.

AVIS
Nicolas PERISSE – Jeuxvidéothèque :

Sous titré « Cinéma et jeu vidéo, une histoire économique et culturelle », cet essai très riche nous montre comment l’industrie du cinéma, et plus particulièrement celle d’Hollywood, a permis l’émergence du jeu vidéo à travers le monde.

Si aujourd’hui les adaptations de films en jeu vidéo paraissent habituelles, il n’en a pas toujours été ainsi, et pourtant, c’est presque toujours grâce au cinéma que le jeu vidéo a su se faire une bonne place dans le monde culturel. Je me souviens, il y a une vingtaine d’années, le sentiment que j’avais à la vu d’une cartouche de Game Boy à l’image d’une affiche d’un film que je connaissais : Home Alone, Hook, Batman, ou encore Terminator 2, autant de jeux sur lesquels j’ai passé des heures (ou des quarts d’heure selon les jeux), rien que la boîte m’invitait déjà à l’extraordinaire voyage qui pouvait se trouver à l’intérieur : celui d’interpréter le héros du film, que ce soit Kevin MacAllister dans sa maison, Peter Pan au Pays Imaginaire, Batman ou le Terminator. Ne parlons pas de la qualité des jeux, mais rien que le plaisir d’incarner son héros, ça vaut la peine qu’on s’y arrête. Tout ça pour dire qu’à l’époque, l’adaptation vidéoludique d’un film restait un événement, tandis qu’aujourd’hui, nous ne sommes plus étonné tant cela est devenu habituel. Voire, on en est gavé à l’avance entre le matraquage publicitaire autour du film puis celui du jeu dont tellement ont été mauvais ces 10 dernières années, que l’on finit carrément par les ignorer pour se concentrer sur de vraies productions vidéoludiques.

Pourtant il n’a pas fallu longtemps pour en arriver là, et Alexis Blanchet nous le montre en nous présentant les grandes firmes au lancement du jeu vidéo sur borne d’arcade, puis PC et enfin console de jeu. Tout en parcourant l’ouvrage on découvre les liens étroits entre certains grands acteurs des deux domaines, comme Atari et Warner Bros ou encore Lucasfilm et LucasArts, et comment les éditeurs se sont emparés de l’image populaire renvoyée par certains films pour développer leur titre et mieux les diffuser.

L’essai permet ainsi de connaître non seulement les rapports entre les différentes Majors, mais également l’Histoire du jeu vidéo depuis sa création à nos jours. En effet, on découvre comment, après une première crise, Nintendo et les compagnies japonaises ont relancé le genre et comment les Majors hollywoodienne se sont remises dans la course, notamment grâce à des adaptations de film. De même que les films s’emparent eux aussi de ce média pour l’inclure dans certaines oeuvres, soit en clin d’oeil, soit en référence, une manière de faire entrer le jeu vidéo dans la culture populaire comme aujourd’hui les iphones et vidéos Youtube pullulent sur les écrans.

Plusieurs cas sont pris en particulier : Les Dents de la Mer, Star Wars, Moonwalker, etc. Bon nombre de titres sont cités et commentés sur les différentes consoles d’époque. De quoi s’offrir de grands moments d’émotions ainsi qu’une bonne connaissance du domaine. Quelques tableaux intéressants permettent de connaître également les films et les réalisateurs les plus adaptés, les acteurs également, le nombre d’adaptation par année sur une large période, bref, je vous laisse découvrir tout cela au fil de la lecture.

Bien sûr, le livre aborde aussi à l’inverse l’adaptation de jeux en film, avec les quelques réussites et nombreux ratés qu’on lui connaît : Super Mario Bros en est un des plus célèbres cas que l’auteur s’est permis d’analyser comme il se devait.

Au final, cet essai, aussi épais soit-il, est passionnant de bout en bout. Je regrette peut-être juste que la liste complète des adaptations des 507 films du corpus d’Alexis Blanchet ne soit pas présente, mais avec le nombre impressionnant de références au fil des pages et une bibliographie très complète, on a largement de quoi se rassasier.

 

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