Ce n’est pas de ton âge !

Nous arrivons enfin au système de classification qui nous intéresse : les jeux vidéos.

En France, c’est la signalétique PEGI (Pan-European Game Information) qui a été choisi. Depuis le 16 avril 2014, l’assemblée nationale a adopté un amendement reconnaissant le PEGI comme système de classification comme modèle. L’amendement n°68 reconnait ainsi la nécessité d’une double classification par âge et par contenu. Le PEGI qui est en vigueur dans 31 pays est ainsi reconnu par l’état français.

Comment fonctionne le PEGI ?

Tout d’abord, c’est à l’éditeur du jeu (ou à défaut son développeur) de soumettre son œuvre au PEGI, cela n’est absolument pas obligatoire sauf pour un jeu fonctionnant sur une console NINTENDO, SONY et MICROSOFT. Les constructeurs de consoles exigeant que tous jeux disponibles sur leurs machines soit au préalable soumis au PEGI. Cela permet entre autre de proposer sur chaque console un contrôle parental pouvant fonctionner avec la limite d’âge recommandée par le PEGI. Beaucoup de jeux sortant uniquement sur mobile, ordinateur ou tablette ne sont pas soumis à cette classification pour une raison très simple : la classification est facturée 2.000 euros par jeu. Pour les grosses pointures du marché, cela n’est pas un problème, mais pour un petit studio, voir un développeur indépendant. Pour avoir le droit de diffuser un jeu sur appareil Apple (iPhone, iPod, iPad…), le créateur ou l’éditeur devra débourser entre 73 et 222 euros par an (99 et 299 dollars), pour proposer un jeu sur la plate-forme Steam (disponible sur ordinateur), 74 euros (100 dollars) lui sera demandé, s’il opte pour Google Play (appareil Android), seulement 18 euros (25 dollars) seront exigé à l’ouverture du compte. Ajoutez à cela les 2000 euros demandés par le PEGI, le coût de diffusion peut vite devenir exorbitante, surtout que toutes ces plates-formes récupèrent en générale au moins 30% des recettes du jeu (paiement à l’achat ou achats intégrés).

Très peu de jeux pour Android et iOs (Apple) sont soumis au PEGI. Ces boutiques ayant leurs propres systèmes de classification, les éditeurs ne jugent pas utile de dépenser de l’argent pour obtenir une classification PEGI.

Il existe une exception à la règle : les jeux Windows Phone. Le système d’exploitation Windows Phone a trouvé un accord avec l’organisme PEGI : Tous les jeux disponibles sur Windows Phone peuvent être soumis au PEGI Express par le développeur ou l’éditeur, Microsoft prenant en charge les frais de soumission. Soumettre un jeu au PEGI Express ne coute, donc rien à son créateur.

Pour répondre au problème, PEGI Express propose aussi un tarif avantageux de 250 euros pour les jeux de moins de 250 Mo, certains jeux PC ou Wii peuvent ainsi en bénéficier.

Qui décide de la classification PEGI ?

Les éditeurs remplissent un dossier mentionnant en détail le contenu du jeu, ce dossier est ensuite soumis au PEGI pour vérification et approbation.

Deux organismes se partagent la tâche :

Le NICAM (l’Institut néerlandais de classification de médias audiovisuels) contrôle les jeux de classe +3 et +7 (ou +4 +6 pour le Portugal)

Pour les jeux +12 ou plus, c’est le VSC (Video standards concil) qui est chargé de la vérification.

Le PEGI n’est pas une classification restrictive, il s’agit simplement d’un conseil ou d’un outil permettant le contrôle (via les contrôles parentaux des consoles utilisant le PEGI) mis à disposition des joueurs ou de leurs parents.

Cependant, les diffuseurs de contenu (chaîne de télévision par exemple) utilisent ce système pour gérer la diffusion d’images de jeux dans leurs grilles de programme. Depuis quelques années, la présentation de jeux vidéo lors de salon (comme le Paris Games Week) classé +18 sont jouables dans des espaces fermés avec accès contrôlé, il reste néanmoins plus souple que le système allemand, qui exige le port d’un bracelet et la présentation d’une pièce d’identité. L’organisme de classification allemand, l’USK ayant toute autorité pour interdire un jeu.

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