Ce n’est pas de ton âge !

Pour la télévision et la radio, c’est la CSA (conseil supérieur de l’audiovisuel) qui gère la classification des contenus diffusés. C’est l’un des organismes de classification les plus connus, mais son rôle fait souvent l’objet de fausses idées. Tout comme le CNC, le CSA n’a pas pour but premier de gérer la classification, il s’agit simplement de l’une de ses missions.

Conformément à la loi, le CSA rédige et veille à l’application de sa classification. Les logos -10, -12, -16 et -18 recommande un âge aux téléspectateurs mais impose également des règles de diffusion aux chaînes de télévision. Les contenus -10 ne peuvent figurer dans des programmes jeunesse. La plupart des contenus classés -12 devront être diffusés après 22h, mais peuvent l’être à 20h30 22h30 uniquement les lundis, mercredis, jeudis et dimanches, mais pas les veilles de jours fériés ou de congés scolaires, avec un maximum de 4 films par an et par chaîne. Pour la classe -16, c’est une interdiction de diffusion avant. Pour le -18, la diffusion ne peut être effectuée qu’entre minuit et 5h du matin. Seules les chaines accessibles par abonnement ayant un système de verrouillage des contenus adulte ont le droit de diffuser ce type de contenu.

Depuis quelques années, un nouveau logo est apparu : le « P ». Contrairement aux idées reçues, ce signe ne signifie par « public » mais «placement de produit ». Longtemps, les fictions télévisées avaient interdiction de citer ou afficher quelconque marque. Cette restriction empêchait la création, le logo fut donc mis en place pour éviter les dérives liées au placement de produit.

Jamais dans Caméra Café, il fut prononcé « Citroën » pour parler de la Xantia, mais la série «Nos chère voisin, plus récente, a pu proposer un épisode avec un bouquet de fleur « Interflora » en premier plan à l’occasion de la fête des mères avec un logo « P » affiché le temps de l’épisode.

La classification interdit aussi la diffusion de jeux vidéos destinés aux plus de 16 ans avant 22h, ni dans les dix minutes précédentes ou suivant un programme jeunesse. Qu’ils s’agissent d’extrait capturé oude publicité, cela explique la forte concentration de publicité pour ce type de jeu en deuxième partie de soirée.

Contrairement à la croyance populaire, le CSA n’évalue pas les contenus diffusés. Ce sont les chaines de télévision qui font un travail d’autocontrôle.

Cela est très important car la loi (du 30 septembre 1986) interdit toute censure par les pouvoirs publics. Le CSA n’a donc aucune autorité pour interdire la diffusion d’un contenu. Elle peut cependant sanctionner un diffuseur après diffusion, soit par auto saisine, soit par plainte de téléspectateur, auditeur ou association.

L’autorégulation des programmes poussent parfois les diffuseurs à l’autocensure pour ne pas prendre le risque d’une sanction. Les restrictions d’horaire de diffusion sont aussi la cause de nombreux problèmes d’ordre de diffusion d’épisodes de série télé. En effet, si la chaîne attribut un sigle -12 à l’épisode 8 d’une série quelconque, elle sera contrainte de le diffuser après 22h, mais si l’épisode 9, 10 ou 11 sont admis pour une diffusion tout public, alors l’épisode sera diffusé en premier, pour assurer la diffusion de l’épisode -12 après 22h. On note tout de même une évolution dans la diffusion des séries, les chaines préférant commencer la diffusion des séries dont certains épisodes peuvent être jugés -12 ou plus en deuxième partie de soirée.

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